Les instruments à cordes

Cordes pincées

Le bouzouki : Le buzuki (ou bouzouq) a pour probable origine un instrument Turc du type saz. Il comporte une caisse de résonance de petite taille, profonde et ovoïde avec un long manche fretté et des cordes métalliques. L'instrument est accordé sur le mode tempéré ce qui ne lui permet pas de jouer des gammes microtonales. Il possède 4 cordes doublées. A l'origine, le buzuk était utilisé comme instrument soliste par les émigrants qui parcouraient la Syrie et le Liban. Les instruments voisins du bozuk turc sont la cura (3cordes ), le baglama (6 cordes ), l'asik sasi (9 cordes) et le meydan sasi (12 cordes).

Le saz :

Le tanboor : il est l'ancêtre de la plupart des instruments à corde à longe manche. Sa caisse de résonance, épaisse de seulement 3 à 4 milimètres, est en bois de mûrier. En forme de poire, elle est percée de nombreux petits trous pour améliorer la résonance de l'instrument. Le long manche est pourvu de quatorze ligatures en boyau. Les trois cordes couvrent un peu plus d'un octave. Les deux premières cordes sont des cordes mélodiques. La troisième, jouée avec la pouce, est un corde de résonance.
Le Tanboor se joue en grattant les cordes avec les doits de la main droite pour produire un effet de "Shorr" (littéralement verser de l'eau).Cette technique combinée avec différentes techniques de pincement des cordes, généralement avec l'index et le majeur de la main gauche, permet aux musiciens de reproduire de multiples effets et rythmes imitant des sons naturels : une chute d'eau, le chant des oiseaux ou encore le bruit de pas d'un cheval au galop sont ainsi traduit en musique.
Le Tanboor a toujours été associé à la musique soufi de l'ouest de l'Iran. Il est admis que son répértoire est basé sur celui de la musique persane antique.

L'oud : Nom arabe de l'ancien instrument persan barbat. Le oud est l'ancêtre de la guitare espagnole. Il possède généralement 11 cordes en nylon, couplées par deux plus une corde grave, qui sont jouées avec un plectre (médiator). Le manche de l'instrument qui est plus court que celui d'une guitare, est sans frettes. Cette disposition permet les micro-intervalles et la création de glissandos et légatos avec la main gauche. La forme définitive du oud date du VIIIème siècle. Le nom de l'instrument qui signifie littéralement "pièce de bois" date de deux siècles plus tôt, époque qui connu un luth d'origine Arabe, recouvert de peau et dont la table était en bois. Aujourd'hui, l'oud est l'instrument à corde le plus populaire dans le monde musulman, celui que les compositeurs préfèrent.

Cordes frappées

Le santoor : Cet instrument, dont l'origine se situerait vers le VIème siècle avant Jésus-Christ, est une cithare dont la caisse trapézoïdale est surmontée de 72 cordes regroupées 4 par 4. Il se joue en frappant les cordes à l'aide de 2 baguettes de noyer (Mezrab) finement sculptées. Cet instrument possède un registre très étendu, de l'aigu au grave, lui permettant d'immenses possibilités mélodiques.

Le kanoun : Du grec kanon, qui signifie règle. Le kanoun est une sitare en forme de trapèze proche du santoor, possédant 78 cordes pour 25 notes. Il est joué à l'aide de deux onglets maintenus aux index par des cordelettes.

Cordes frottées


Le kamantcheh : Le kamantché appartient à la famille des "vièles à piques". Il se joue verticalement, le musicien faisant pivoter son instrument pour déplacer l'archet d'une corde à l'autre.

Le robab : son nom vient du persan "rababa" qui désigne une vielle à une ou deux cordes. La morphologie de l'instrument peut varier selon les différents pays musulmans. En occident, il est devenu le rebec des troubadours médiévaux. D'origine persane, il désigne une vielle à archet à caisse taillée dans un seul morceau de bois. Le manche comporte une ou deux cordes ( Ré - La ) en boyau. Elles sont frottées par un grand archet tendu d'une mèche de crin de cheval. Le toucher de la main gauche sur le manche se fait par "crochetage" afin d'obtenir une note accompagnée d'harmoniques.

Percussions

Le baglama :

Le bendir : Constitué d'un cadre circulaire en bois de 40 à 60 cm de diamètre sur lequel une peau de chèvre est tendue. Le bendir est à mi-chemin entre le tambourin et la caisse claire. Il ne comporte qu'une seule face de percussion. Certains bendir possèdent, tendus sur la peau, trois fils perlés pour augmenter la résonance de la peau et lui donner un timbre caractéristique voisin de la caisse claire de batterie.

Le cenk :

Darbouka : Percussion de terre cuite en forme de gobelet à base ouverte (Afrique du nord), de bois ou de métal (Inde, Syrie ). La peau tendue qui peut être aussi bien de chèvre que de poisson, est collée sur les bords puis tendues par des petits fils tressés On peut également trouver en Syrie le même instrument en métal avec la tension de la peau réglable par un système de vis situées sur un cercle. L'instrument est présent dans tout le monde musulman du Maroc à l'Inde.

Le davul :

Le daf : Grand tambour recouvert d'une seule peau, dont l'apparence se rapproche d'un tambourin de grande taille. Le cadre est entouré de multiples anneaux qui résonnent lorsqu'on le frappe. Instrument d'origine populaire, il tient une place de plus en plus croissante dans la musique savante persane.

Les instruments à vent

Le ney : Le ney est une longue flûte droite (tenue à l'oblique) ne possédant ni bec ni encoche, ce qui rend son jeu très difficile. On retrouve cet instrument dans la plupart des pays arabes. Sa place est importante dans la musique iranienne en raison de sa connotation mystique.

La zurna : Instrument à vent à anche double de la famille des chalémies primitives s'apparentant à un hautbois populaire. Une certaine variation de facture et une terminologie confuse existe dans de nombreux pays ayant subi une influence plus ou moins prononcée de la culture islamique. La technique de souffle continu a un rôle primordial: l'air est inspiré par le nez tandis que les joues font office de poche à air par distension et détente répétées.